pluriel ou singulier après chaque ou chacun

Pluriel ou singulier ? On rejoint la mare aux canards…

28 juin 2024 - ,

Chaque matin, à la mare aux canards…

Un matin ensoleillé, près d’une jolie mare entourée d’herbe verte, vive quatre amis : une poule, un coq, un canard et une oie. Ils aiment passer leurs journées à discuter, mais ce jour-là, une petite dispute éclate entre eux, à propos d’un truc bizarre de la langue française, pluriel ou singulier ?

Pour commencer, Gertrude, l’oie, arrive ce matin-là en chantonnant une petite chanson… toujours très fière, elle adore faire ce genre de chose !
Lalalala !
Et « chaque »,  « chacune », « chacun »,c’est simple, ils comptent pour « un » !
C’est quand même très facile !
Mets le verbe au singulier, soit docile !
Chaque canard aime barboter !
Lalalala !

Chacun…

Elle agace toujours la basse-cour en prenant ainsi un petit air supérieur !
 Chez les poules, chacune a son petit caractère ! Et Plume, jolie petite poule rousse, justement, est un peu agacée !
« Tu chantes, tu chantes… mais, apparemment, c’est pas si simple ! Les humains, qui utilisent une sorte de trieur de graines qu’ils appellent Google cherchent très souvent « chacun orthographe », comme s’ils se demandaient si, après chacun, c’est pluriel, ou c’est singulier ! Alors, c’est vrai que, quand on dit chacun, c’est chacun parmi plusieurs… alors, du coup, ils se posent des questions ! »

Pic, le coq, qui répond toujours très gentiment à Plume, qu’il aime beaucoup, affirme : « Mais, ma petite plume, toi, tu le sais bien. Quand on dit « chacun », derrière, c’est au singulier !
Exemples : chacun sait que je t’aime bien ! Chacun pense que tu es la plus jolie ! Chacun trouve que tu es la plus vive ! Enfin… bon… ce sont des exemples »

Chaque, une bande, une vingtaine, une foule…

« Cancan » s’exclame la canne Canette !
« Et chaque, c’est pareil ! Chaque animal de la basse-cour sait bien que tu es amoureux !
Et c’est pareil aussi on parle de plusieurs personnes, et oui, cancan ! Parce que, en fait, on ne parle pas de chaque personne, mais d’un groupe, et un groupe… c’est au singulier derrière !
Une bande de canards se moque gentiment de toi… c’est la bande, qui se moque !
Et s’ils sont, carrément, une vingtaine… et bien c’est pareil ! Une vingtaine de canards se moque gentiment de toi…
une foule de canards se moque gentiment de toi…
un grand nombre de canards se moque gentiment de toi !
Une bande, une vingtaine, une foule, un grand nombre… c’est singulier !

Les noms collectifs

« Tu n’as pas bientôt fini, avec tes exemples à base de canards ? » dit Quack, le canard ! « Tiens, toi qui est si forte, tu peux peut-être me dire pourquoi j’ai entendu des humains se poser toutes sortes de questions à propos de ce qu’ils appelaient les noms collectifs ? »

« Cancan, non, je ne peux pas t‘en parler, je ne connais pas… »

« Et bien, c’est un nom qui désigne une partie d’un groupe, et ce groupe est composé de plusieurs personnes, évidemment ! Alors, le nom collectif est toujours suivi d’un nom au pluriel… une partie des grains de blé… la plupart des animaux… la majorité des poules… un grand nombre de canards… j’en donne ma parole de canard ! »

Nuances et subtilités

« Cancan », s’exclament à nouveau la canne Canette ! « Il faut savoir que tu veux ! Tout à l’heure, nous a dit que un grand nombre, c’était singulier ! »

« Tout à fait ! Un grand nombre de canards barbote dans la mare… un grand nombre, c’est singulier, et donc le verbe est au singulier ».

« Ah, oui, c’est clair ! »

« En fait, c’est un peu plus compliqué que ce que tu penses. Il y a des nuances, des subtilités, comme on les aime bien, nous, les canards !
Ecoute… un grand nombre de canards barbote dans la mare. C’est le grand nombre qui barbote, et le verbe est donc au singulier. Mais si on veut insister sur le fait que les canards sont vraiment nombreux, et peut-être même plus nombreux que d’habitude, alors on va dire… un grand nombre de canards barbotent dans la mare… du coup, ce sont les canards qui barbotent, et le verbe est au pluriel ! »

« Cancan, cancan… et bien… allez, je crois que je vais aller me chercher un petit ver de terre pour me remettre ! »

Et tous se mettent à rire ! Ah ! C’est toujours animé, chaque matin, à la mare aux canards !

Pour s’améliorer…

Bon, d’accord, ces petites règles d’orthographe que l’on vient de voir, pluriel ou singulier bizarre, au bord de la mare aux canards, c’est assez biscornues !
Mais bon… ce sont aussi de très beaux pièges à fautes d’orthographe !
Alors, que faut-il faire ? Faut-il retourner à l’école ? Faut-il passer ses soirées plongé dans les grammaires et dans les dictionnaires ? Bref… faut-il travailler ? Travailler, alors que l’on a déjà tant de travail ! Non ! Moi, je vous dis : ne travaillez pas ! Amusez-vous !
Il y a des fables que chacun connaît par cœur, sans jamais les avoir apprises. « Le corbeau et le renard » par exemple. Pour les chansons, c’est pareil. Vous en connaissez, sans jamais les avoir apprises. Et bien, c’est ce que j’ai voulu faire avec l’orthographe. J’en ai fait des chansons, j’en ai fait des fables, et… amusez-vous !
Les fables, vous pouvez les télécharger à partir du site, mais vous pouvez aussi vous les procurer sur Amazon, en format e-book, et en format papier.

Ah ! Et puis… autre chose… en m’appuyant sur les travaux de Léonard Massaranti, professeur de français, qui a publié, en 2003, un livre intitulé « Parcours sans faute », j’ai publié « Les 45 règles indispensables ». J’ai réécrit ce que ce vénérable professeur avait fait, mais dans un style beaucoup plus léger et souriant, et truffé d’exemples. J’ai également ajouté cinq règles (y compris pluriel ou singulier après chaque !) . Et cet ensemble, bien assimilé, permet d’éviter environ 80 % des fautes d’orthographe ! Lui aussi, vous le trouverez sur Amazon, en format e-book, et en format papier.